Ce n’est pas simplement à un concert qu’a assisté le « Le Canard Landais.com » le samedi 9 juillet à 21h à la Cathédrale de Dax. C’est plutôt à la rencontre de trois cultures, pas si éloignée que ça, qui glorifie à travers leur incomparable voix la terre, les racines et les hommes qui leurs sont si chers. La tradition dans toute sa beauté, masculine et féminine, sans a priori, mais dans la pureté des sentiments.
Divisé en trois parties, c’est tout d’abord le groupe vocal MODUS VIVENDI de Dax, composé de 10 chanteurs et conduit par Pierre MARTI, qui ouvrit le bal de ce festival. Né au printemps 2004, cet ensemble d’amateurs de chant « a capela » a décidé de sortir des sentiers battus en nous présentant des titres anglo-saxons tirés du Gospel ou du registre barbershop music, ce style si particulier empruntant de nombreux répertoires comme celui des Beatles.
Cette première demi-heure laissa sans voix les spectateurs hypnotisés par la pureté et la chaleur de ces voix communiquant à la perfection la passion de leur art, tour à tour apaisés puis exaltés par des rythmes hétéroclites. Nous ne pouvions détacher nos yeux et nos oreilles d’un tel ravissement musical. Il ne fallut en aucun cas l’intervention d’une tierce personne pour que la salle toute entière, près de 400 personnes, applaudisse à tout rompre ces virtuoses Landais.
La seconde partie, quant à elle, nous éloigna de l’Aquitaine pour nous plonger dans un monde qui protége ses racines comme une mère protégerait son enfant.
La Polyphonie Corse VOCE ISULANE, composée de sept chanteurs dont une femme nous a transporté, dès leur première interprétation, dans le maquis, au pied des montagnes, dans les villages reculés que seuls les autochtones connaissent.
L’intensité de leur chant, complainte ou hymne, transmettait avec force et grâce la passion d’un peuple pour sa terre et son histoire.
La beauté de leurs voix si particulières a captivé, à leur tour, toute l’assistance, ne laissant personne de marbre face à une telle ferveur pour leurs racines.
Enfin, après ce dépaysement total, retour au Pays Basque avec l’une de ses plus talentueuses représentantes, Anne ETCHEGOYEN.
A l’origine de ce projet de mixité culturelle avec Benoît CAMIADE, elle nous a présenté lors de ce concert, son nouvel album, OTENTIK.
Lorsqu’elle se met à chanter après un court intermède musical offert par ses trois musiciens, c’est la pureté et la finesse qui s’offrent à nous. Une voix cristalline ou forte, selon les exigences, s’offre à l’assemblée médusée par la présence d’un ange dans la cathédrale de Dax.
Alors que ce pays ne jure que par les voix d’hommes, Anne ETCHEGOYEN démontre avec brio que la culture Basque est avant tout une question de passion.
Et c’est lors d’un final grandiose réunissant les trois groupes que la réunion culturelle prend tout son sens. Le public, debout, ovationne, comme il se doit, ces chanteurs au génie vocal qui ne suscitent qu’une profonde admiration.
Pari gagné pour les organisateurs, le charme aura opéré et « Le Canard Landais.com » attend avec impatience une nouvelle édition de ce festival.
Kathy SALOPEK, www.lecanardlandais.com